① Identifier les déchets à transformer

Partir de déchets et leur redonner une seconde vie en créant un pouf, telle est l’idée originelle de Louis Lefevre.
Pour cela, le fondateur a réalisé des études de marché sur les textiles de réemploi. Après cette première étude, Louis constate qu’il existe 1 200 montgolfières sur le territoire français et environ une centaine est jeté chaque année. Ces toiles sont solides, colorées et si grandes qu’une seule toile suffit pour créer des centaines de poufs.
C’est donc le déchet idéal pour son projet d’upcycling.

Néanmoins, la toile de montgolfière ne suffit pas pour créer un pouf. Il faut également trouver des matériaux pour le remplissage, une housse pour l’intérieur ou encore une toile imperméable pour l’extérieur.
Louis a donc cherché d’autres matériaux de réemploi en s’inspirant de ce qui se fait ailleurs comme la marque Freitag.

➁ Sélectionner les matériaux en économie circulaire

Les poufs de La Tête Dans Les Nuages sont tous composés de matériaux issus du réemploi.

• Dessus du pouf : il se constitue des toiles de montgolfière venant de toute la France. Ces toiles ont eu leur « vie de vols » et étaient destinées à être jetées.
• Dessous du pouf : ce sont des anciennes bâches publicitaires fournies par le plus grand imprimeur de France. Par exemple, ce sont les grandes affiches de films que l’on peut retrouver devant les cinémas et qui ont une durée de vie d’une semaine.
• Remplissage : La Tête Dans Les Nuages remplit ses poufs de polystyrène provenant des emballages d’électroménager. Pour les récupérer, la marque éco-responsable se fournit auprès des magasins d’électroménager qui ont l’obligation de reprendre leurs emballages après une pose à domicile.
• Enveloppe pour les modèles intérieurs : ce sont des draps de palaces et d’hôtels 5 étoiles qui enveloppent le polystyrène. En effet, pour respecter un haut niveau de qualité du textile ou si les draps ont un défaut, les hôtels de luxe sont dans l’obligation de changer leurs draps.
• Enveloppe pour les modèles extérieurs : ce sont des textiles d’événements sportifs que l’on nomme « tifos », par exemple, des banderoles dans les stades ou des drapeaux.

➂ Créer un processus de production local

La Tête Dans Les Nuages a choisi un mode de production très localisé : à la fois pour la collecte des matériaux que pour la couture des poufs.

Provenance des matériaux de réemploi

• Toiles de montgolfières : France métropolitaine.
• Bâches publicitaires : Gennevilliers, à 4km de l’atelier.
• Polystyrène : France métropolitaine (prochainement toutes broyées et réutilisées à 7km de l’atelier).
• Draps de palace : Paris, à 9km de l’atelier.
• Housses d’événements sportifs : Stade de France, à 2,5km de l’atelier.

Production des poufs

• Broyage du polystyrène et remplissage des poufs : soit directement à l’atelier soit dans un chantier de réinsertion à Pantin, à 8km.
• Couture des poufs : soit directement à l’atelier, soit dans des ateliers de réinsertion à 400m de l’atelier.

➃ Valoriser l’éthique

La Tête Dans Les Nuages a embauché 2 couturiers à plein temps et collabore avec deux chantiers de réinsertion.

La premier chantier de réinsertion est Mode Estime située à 300 mètres de l’atelier de La Tête Dans Les Nuages.
Composé d’une quinzaine de personnes en formation de couture, les salariés de Mode Estime relèvent le défi de coudre la toile de Montgolfière. Cette matière de réemploi a pour particularité d’avoir des tailles non-standards et d’être un matériaux évolutif.

Le second chantier sera, dès septembre, Lemon Tri, située à 7 kilomètres de l’atelier, à Pantin, pour le broyage du polystyrène et le remplissage des poufs. Chez Lemon Tri, ce sont des salariés en formation sur les nouveaux métiers de l’économie circulaire.

① Choisir une production éco-responsable : en petite quantité et à la demande

Si une marque de mode ou de décoration souhaite vendre en grande quantité (c’est ce que l’on appelle le « mass market »), elle doit d’abord fabriquer en avance ses produits. Pour éviter de se retrouver avec des stocks en trop (et donc avec beaucoup de pertes financières), ces marques décident de réduire les possibilités de couleurs, de formes… et de fabriquer des produits dans la tendance qui plairont une année et se démoderont l’année suivante… permettant au consommateur d’acheter le nouveau produit tendance l’année suivante.
De plus, fabriquer en volume implique d’optimiser ses coûts de production. Toujours dans un but de réduire les risques financiers, ces marques décident de fabriquer à l’autre bout de la Terre, là où la réglementation du droit du travail et environnementale est plus permissive qu’en France.
Ensuite, vient la problématique de stocker tous ces produits dans de grands entrepôts; de gérer les flux logistiques…

Bref, vous l’aurez compris, c’est le début de « l’éco-irresponsabilité », terme emprunté à Nicolas Mauriac.

Maison de Vacances nous prouve qu’un autre choix est possible : s’affranchir de cette production de masse.
D’autres horizons s’offrent alors : offrir plus de choix de produits à ses clients, fabriquer à moins de 500km, faciliter la logistique, être proche de ses partenaires…

➁ Choisir des matériaux durables de haute qualité

Maison de Vacances a décidé de valoriser les tissus naturels de haute qualité : lin, chanvre, coton recyclé, le viscose, et le lyocell. Le lin et le chanvre sont connus pour pousser en France et ne nécessitent pas d’eau ou de pesticides, contrairement au coton. Ces tissus sont donc respectueux de l’environnement et durables.

Travailler le coton recyclé est un vrai savoir-faire car les fibres sont plus courtes. Ce savoir-faire est tellement complexe que l’usine la plus proche ayant cette compétence est en Italie. Pour pouvoir recycler du coton et qu’il soit aussi solide et donc durable que du lin, l’usine italienne renforce le fil avec du polyester recyclé, issu du recyclage des matières plastiques.

Choisir des matériaux résistants est primordial dans l’éco-conception. Les textiles Maison de Vacances sont fabriqués pour durer des années. Dans le dernier point de cet article, nous vous expliquerons pourquoi vous ne vous en lasserez pas.

➂ Choisir une production responsable et locale

Nicolas me soulignait qu’aujourd’hui, il est de plus en plus difficile de produire localement dans le secteur de la décoration. Beaucoup d’industries textile ont quitté le territoire français et le savoir-faire se perd.

La priorité de Maison de Vacances est de fabriquer au plus proche, pour rencontrer ses partenaires, tisser un lien dans la durée et limiter son empreinte carbone dans les transports.

Pour cela, ils fabriquent les tissus en Italie, celle même qui a le savoir-faire du coton recyclé, et une usine en Bretagne pour coudre le linge de textile. Cela fait 20 ans qu’ils ont les mêmes partenaires et une véritable relation de confiance s’est installée.

➃ Choisir un design durable : un style esthétique et intemporel

Maison de Vacances s’éloigne des tendances pour créer des produits avec style. L’objectif est de créer de beaux basiques, pour ne pas s’en lasser, indémodables et qui s’harmonisent.
Peu importe le style décoratif des intérieurs, le choix de tissu est tellement large que chacun y trouve son bonheur.

Pour autant, Maison de Vacances crée des nouveautés à la condition que celles-ci s’intègrent dans la collection tel un millefeuille.

Pour réussir cet exploit, Nicolas s’entoure de sa femme Emmanuelle Fouks. Ce duo femme/homme ou yin/yang doit être mutuellement d’accord pour ajouter une nouveauté.